Après 22 mois de revendication dont 8 mois de grève, les 20 femmes de chambre de l’hôtel Ibis des Batignolles à Paris ont signé un accord avec leur employeur. Elles ont obtenu tout ce qu’elles réclamaient. Et même plus. Leur métier est sorti de l’invisibilité.
Après près de deux ans de mobilisation, dont huit mois de grève, pour dénoncer leurs conditions de travail, les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Clichy-Batignolles à Paris, ont obtenu gain de cause contre leur employeur un sous-traitant de nettoyage du groupe hôtelier Accor : une augmentation de salaire substantielle, un panier repas quotidien, deux tenues fournies et entretenues par l’entreprise, la prise en compte du temps d’habillage dans leur journée de travail, et aussi, une baisse des cadences imposées pour faire le ménage dans les chambres.
« A toutes les autres, je dis : on est dans un pays de droit ! Dénoncez les choses », s’est exclamée Rachel Keke Raïssa, gouvernante et porte-parole des femmes en grève, à l’annonce de leur victoire.
Non seulement, elles ont dénoncé, mais elles ont réussi à fédérer autour d’elles de nombreux soutiens. Ils ont rendu leur combat visible – notamment via un clip écrit par le mari de l’une d’elles, Tiziri, qui a écrit la chanson « Frotter, frotter, il faut payer ! » – et possible. Grâce à l’intervention du syndicat CGT HPE, une collecte de fonds a été organisée qui leur permis de tenir.
« On a gagné notre dignité » s’est réjouie une autre représentante des grévistes, à l’issue du procès. Et sans doute aussi, inspiré d’autres combats.
V.C