La question est souvent posée aux auxiliaires de vie, tant leur travail paraît peu désirable. Mylène y répond.

Je fais ce métier parce que j’avais de l’expérience avec les personnes âgées. J’ai été élevée au Cameroun. La maison familiale était proche de celle de ma grand-mère. Quand celle-ci a atteint un âge avancé, nous allions l’aider chez elle, à tour de rôle. J’étais contente quand c’était à moi de me rendre chez elle. Faire son ménage, cuisiner pour elle, puiser de l’eau à la rivière car il n’y avait pas d’eau courante ne m’apparaissaient pas comme des corvées.  Elle était si gentille avec nous.

Ma grand-mère avait les cheveux fins comme ceux d’un bébé alors je lui tressais des petites nattes pour qu’ils ne s’emmêlent pas. Je l’adorais. Et elle me le rendait bien. Quand je passais devant sa maison pour aller à l’école , je n’oubliais jamais de crier « Bonjour grand-mère » et elle sortait pour m’apporter un fruit – une banane bien mûre, une orange, ou une goyave- emballé dans une feuille.  

Ce lien avec ma grand-mère m’a rendue sensible aux personnes âgées, en général et à celles qui ont des difficultés, en particulier. J’ai envie de leur faire plaisir, de leur remonter le moral. Je fais mon travail avec le cœur et le sourire. Il n’est pas rare que je chante comme l’aimait ma grand-mère.

Mylène, auxiliaire de vie.