Cette question est souvent posée aux auxiliaires de vie, tant leur travail semble peu désirable. Tiffany y répond.
« J’ai choisi de devenir auxiliaire de vie pour m’occuper de personnes âgées. C’est une dette que j’estime devoir à mes grands-parents qui m’ont élevée et se sont bien occupés de moi. Ils sont morts aujourd’hui mais s’ils étaient encore là, je prendrais soin d’eux. Je le fais quand même à travers les bénéficiaires âgés que j’aide à leur domicile. Je trouve ce métier gratifiant car je n’interviens pas seulement pour réaliser des tâches concrètes, ménagères souvent. J’ai aussi un rôle invisible : je soutiens le moral des bénéficiaires, je leur donne envie de continuer à vivre et de faire des efforts. Je pense à une dame de 84 ans qui se laissait complétement aller quand j’ai commencé à venir chez elle pour l’aide à la toilette et du ménage. A force de parler avec elle, de l’encourager à choisir des vêtements qui la mettent en valeur plutôt que de la laisser enfiler les mêmes survêtements défraîchis, en l’incitant organiser son balcon pour y installer une petite table afin d’y prendre le café au soleil, elle a repris du poil de la bête. Elle paraît dix ans de moins. Même son fils l’a remarqué qui m’a ajouté des heures. Cette reconnaissance fait du bien et vient compenser la déception du maigre salaire que je touche à la fin du mois ».
Tiffany