Cela fait partie des amertumes des auxiliaires de vie : avoir l’impression que les bénéficiaires, surtout leur famille, ne remarquent pas leur engagement dans le travail. Voilà pourquoi le texto reçu par Judith lui a fait tant plaisir. Et si cela arrivait plus souvent ?
« Les structures qui nous emploient ont tendance à faire de nous, auxiliaires de vie, des professionnelles interchangeables. Leur souci ? Eviter que les bénéficiaires ne s’attachent trop à une intervenante et que son remplacement soit impossible. Dans la réalité, nous ne sommes pas toutes pareilles. Nous avons des personnalités et des sensibilités singulières. Notre rapport au travail bien fait n’est pas identique non plus. Récemment, je suis intervenue chez un couple où on aurait pu penser qu’aucune professionnelle n’était jamais venue, tant l’intérieur était sale et mal entretenu. J’ai dû tout reprendre, certains coins du sol n’avaient plus vu une serpillère depuis des mois. Ce qui m’a laissé supposer que la collègue que je remplaçais n’était pas très exigeante. Sans que cela ne génère de reproches pour autant apparemment.
Moi, j’ai à cœur de faire mon travail le plus consciencieusement possible. Je n’oublie jamais que les personnes chez qui nous intervenons comptent sur nous, que nous sommes vraiment leur auxiliaire de Vie. Aussi ai-je été tellement heureuse l’autre jour, quand j’ai reçu le texto de la fille de l’une de mes bénéficiaires.
Il disait ceci : » Judith, Vous avez dû savoir que notre maman a dû entrer dans une maison de retraite. Trop de chutes…Je tenais à vous dire combien j’ai apprécié vos observations et vos alertes ; elles ont permis que ma mère bénéficie de soins spécifiques. Merci pour vos attentions envers elle, en une heure d’intervention seulement. Chapeau à vous ! Continuez à rester vous-même, une belle Personne ». Quand on reçoit un message pareil, je peux vous dire qu’on a envie de sauter dans la rue. C’est si bon d’être reconnue ».