Entretenir le cadre de vie d’une personne fragile crée du liens, affirme Sophia.
L’arrivée du Coronavirus m’a mise au chômage partiel. Le CCAS (centre communal d’action social) pour lequel je travaille et qui m’envoie chez des bénéficiaires de la commune pour des interventions d’aide-ménagère, a décrété que mon rôle n’était essentiel. « Protéger les personnes contre la contamination des fragiles est plus important que le ménage » m’a-t-on expliqué. Comme si l’aide ménagère n’était qu’une femme de ménage. Moi qui croyais que l’aide-ménagère était un travailleur social ! Je suis tombée de haut. Comme si tout ce qui se passe durant mes interventions chez gens pouvaient se résumer à du ménage ! Et les échanges que j’ai avec eux ? Et le regard que je porte sur eux, qui leur rappelle qu’ils sont vivants, cela ne compte pas ? Cela n’est pas essentiel peut-être ? Je me demande dans quel état psychologique je vais les retrouver, ceux qui déjà avant le confinement n’en pouvaient plus d’être seuls.
Sophia, aide-ménagère
Reconnaitre le rôle social des aides-ménagères n’est pas une revendication nouvelle. Lire l’analyse de Brigitte Croff https://tamtam-blog.fr/laide-menagere-est-un-travailleur-social-2/