Amélia, 50 ans, est auxiliaire de vie à la suite d’une reconversion professionnelle. Elle aime bien son nouveau travail. Sauf quand elle erre dans les rues entre deux interventions.

« Il y a encore six mois, j’étais une hôtesse d’accueil dans l’administration, passant beaucoup de temps au téléphone. Des problèmes d’acouphène m’ont obligée à changer de voie. Une amie m’a suggéré de devenir auxiliaire de vie. C’est ainsi que j’ai candidaté dans une structure d’aides à domicile. On m’a tout de suite proposé des missions : du ménage, de courses, du repassage…On m’a aussi proposé de me former pour pouvoir accepter d’autres types de mission, des toilettes, de l’aide aux sorties… Je suis partante. Enfin, je l’étais…jusqu’à ce que je découvre une autre réalité de ce métier. Les trous dans l’emploi du temps. Il m’arrive d’avoir trois heures vacantes entre deux interventions. Etant trop éloignées de mon domicile, je n’ai pas le temps de rentrer chez moi.  Alors, j’erre dans les rues. Quand il pleut ou qu’il fait froid, c’est terrible, surtout depuis que les cafés sont fermés. Quand il fait beau, j’essaie de trouver un banc public. Mais dans certaines villes de banlieue, il n’y en a quasiment pas. Durant le confinement, je me souviens avoir entendu parler de l’ouverture d’un lieu de repos pour les livreurs : un local où ils peuvent se poser, manger, se connecter à un ordinateur. Je rêve d’un lieu comme celui-ci pour les auxiliaires de vie. Ce serait aussi l’occasion de croiser de temps en temps des collègues. En attendant, je fais les cent pas ».

Amélia, auxiliaire de vie.