« Confiance » est le maitre-mot des relations aidants professionnels et personnes aidées. Mais pas facile de la gagner, cette confiance, et de la garder. C’est ce que rappelle Françoise, auxiliaire de vie.
« Merci pour votre confiance », devrions-nous dire aux personnes qui nous reçoivent pour des interventions à domicile, tellement ce mot « confiance » est important dans les relations qui nous lient aux personnes aidées. Il est vrai qu’il en faut beaucoup pour accueillir chez elles, dans leur intimité, une personne inconnue, qui va faire ou dire des choses qu’elles ne souhaitaient pas entendre, qu’elles n’imaginaient pas…
Il y a celles qui nous ouvrent leurs portes sans discussion, parce qu’elles ont accepté qu’il leur fallait de l’aide pour les soutenir dans leur quotidien. Il y a celles qui nous accueilleront sans restriction mais qui, au fond d’elles, n’ont pas accepté : alors, il faudra les rassurer, leur accorder du temps et construire cette confiance au fil des interventions. Pour d’autres, non seulement elles n’ont pas accepté l’aide, mais elles ne veulent pas nous recevoir, ou bien par politesse, nous ouvrent les portes, mais leur crainte est grande et leur confiance est à gagner.
Les relations humaines évoluent au grès des échanges, souvent basées sur cette confiance réciproque. Ceci est également souvent, une affaire de temps, de patience et de réflexion. Pour l’aide à domicile la tâche est ardue : montrer qu’elle est professionnelle, c’est ce qu’on va lui demander d’abord ; savoir répondre aux attentes de la personne aidée, c’est ce qu’elle va devoir apprécier petit à petit et y répondre dans les meilleures conditions. Expliquer régulièrement sa position, c’est la manière d’anticiper les questions, les remarques désagréables, les suspicions, les comparaisons avec les collègues….
Une fois cette confiance acquise, si tant est qu’on l’acquiert, le moindre écart peut facilement la remettre en question ; il faudra alors à nouveau redoubler de vigilance pour resserrer les liens d’une relation sereine.
Alors voici ce que j’ai envie de dire aux personnes aidées…
Si le premier jour où vous demandez à une aide à domicile de cuisiner un gratin avec une sauce béchamel, quelque chose d’à priori banal et qu’elle ne sait pas faire, vous allez peut être d’emblée méjuger ces capacités à cuisiner… mais aussi à faire le reste. Cette lacune, va faire douter de l’ensemble de ses compétences alors même qu’elle peut par ailleurs être très compétente sur bien d’autres tâches.
Pour gagner à nouveau votre confiance, il va falloir qu’elle mette en évidence bien plus de savoir-faire et savoir être, pour vous rassurer… et peut être vous lui apprendrez vous-même, à faire une béchamel.
Françoise Bouillon, auxiliaire de vie