Une bénéficiaire qui s’intéresse à elle, Yeleen auxiliaire de vie, et hop, sa motivation repart.
« J’ai vécu récemment une grande joie dans mon travail. Une dame que je vois trois fois par semaine depuis six mois et dont il a été difficile de gagner la confiance, s’est exclamée dès que j’ai franchi le seuil de sa porte : « Maintenant, je sais où se trouve le Cameroun ». Elle avait cherché une carte de l’Afrique sur internet. L’entendre me parler de ce qu’elle avait appris sur les particularités de mon pays d’origine m’a émue. Quel chemin parcouru avec cette dame. La première fois qu’elle m’a vue, elle n’avait pas été très chaleureuse. « Oh, mais on m’envoie une Africaine » elle avait dit. Avant d’ajouter : « C’est où le Cameroun ? » Elle a mis des mois à retenir mon prénom, Yeleen. Au moment de Noël, je lui ai apporté des beignets aux bananes plantain. Elle a adoré. D’ailleurs, elle n’arrête pas de m’en réclamer ! Et depuis, elle attend ma venue pour tout me raconter. Elle me suit de pièce en pièce comme un petit chien. Cela n’est pas toujours facile de l’écouter et de faire mon travail en même temps. D’autant plus qu’elle attend de moi que je retienne tout ce qu’elle me confie. « Mais enfin, tu te souviens ? André, c’est mon petit-cousin du côté de ma mère ». Et puis, c’est arrivé ! Elle s’est mise à s’intéresser à moi. Elle veut tout savoir sur le Cameroun, maintenant. C’est pour ces relations qui se construisent un mot après l’autre que j’adore mon métier ».
Yeleen