Faut-il ou non accepter le café que proposent les bénéficiaires en début d’intervention ? La position de Françoise Bouillon, auxiliaire de vie.
Comme assez souvent, surtout les premières fois, mes interventions commencent par : « Je vous offre un café ? »… Invitation des plus banales mais à bien y réfléchir, proposition qui peut s’avérer gênante : est-ce que la personne qui vous pose la question souhaite vous proposer une pause, vous inviter à un tête à tête autour d’un café, vous remercier de votre présence ou tout simplement vous offrir un café, comme on dirait « bonjour ».
Peu importe me direz-vous, mais ce temps pris pour le café, aura-t-il une place dans mon emploi du temps ? M’empêchera-t-il de laver les vitres, ce jour-là ou autre activité de ménage ? Tombera-t-il, en guise de remerciement, dans l’escarcelle des bouts de temps donnés sans contrepartie, juste pour le geste ?…..
Mon autre interrogation porte aussi sur « à qui je dis « oui », à qui je dis « non » ; nous ne pouvons pas dire « oui » à tout le monde…. Si en plus, les circonstances, vous amènent à croiser des aidants de passage sur ce temps de « pause-café», qu’en déduira-t-il ? Sait-il que cela peut faire partie du travail ou le considèrera-t-il comme une faveur ?
Cette pause-café n’est pas toujours simple à gérer malgré les apparences…elle peut être source de malentendu si chacun n’y accorde pas la même fonction et ne le pense pas comme un temps travaillé et payé.
Comme beaucoup dans le domaine des interventions à domicile, un temps d’explications s’impose pour bien clarifier les petits détails qui peuvent parfois prendre des proportions qui rendent la relation peu confortable.
Françoise Bouillon
Françoise Bouillon, auxiliaire de vie sociale, a créé une association La Cigale et la Fourmi pour soutenir les acteurs du maintien à domicile, de façon bénévole. Elle a créé un lieu d’échanges à destination des aides à domicile, des aidants et leurs aidés à Malaunay dans la région rouennaise.