Vive les groupes de paroles qui permettent aux salariées du domicile de se connaître, de se reconnaître dans les paroles des collègues et aussi d’échapper à la sensation de solitude qui pèse parfois sur elles.

Après-midi de mars : à l’invitation de la structure d’aide à domicile qui les emploie, Manuela et Alicia sont venues participer à un groupe de paroles. La pandémie du Covid avait interrompu ces moments de partage entre collègues. Et se retrouver fait du bien. Aussi bien au moral qu’à l’esprit ! Le métier se pratique en solitaire dans l’isolement d’un domicile, alors se sentir appartenir à un groupe est requinquant. Et réaliser que, face à certains questionnements, certains doutes, les collègues trouvent parfois d’autres stratégies que soi, est enrichissant.

– « Tu es d’origine portugaise, toi aussi » ? demande Manuela à Alicia, qui acquiesce. Complicité instantanée.

Mais la complicité avec les autres collègues est immédiate aussi. Être confrontées aux mêmes difficultés – les trajets trop longs entre deux interventions, les bénéficiaires ronchons, le manque de temps pour bien faire tout ce qu’il y aurait à faire chez les bénéficiaires, la tristesse qui se dégage de certaines existences où elles ne font que passer….- rapprochent et créent des liens qui dépassent largement les frontières d’origine.

– « Comment tu réagis, quand on te fait des remarques injustes ? « 

-« Et toi, comment tu arrives à faire tant d’heures et à t’occuper aussi de tes enfants » ?

En quittant, elles se promettent de se revoir. Au moins de s’appeler. On est des collègues, non ?